Le tabac et les jeunes en Belgique

Je m’informe – Le tabac en Belgique

Les jeunes constituent une cible de premier choix pour l’industrie du tabac, et tout est bon pour les inciter à fumer. En effet, les jeunes ne se projettent que rarement sur le long terme. Ils ne considèrent pas les dommages occasionnés par la consommation de tabac sur leur santé. De ce fait, la prévention du tabagisme reste compliquée pour eux.

Image Pixabay

L’adolescence est une période propice à l’initiation au tabagisme, et rares sont les jeunes qui n’ont jamais essayé de fumer. Comme par le passé, la première cigarette est toujours liée à un effet de « mode », à la seule différence qu’aujourd’hui les fumeurs sont mis à l’écart puisqu’ils doivent fumer à l’extérieur.

Fumer une première cigarette représente un acte de socialisation purement volontaire, lié à un besoin d’émancipation et d’indépendance. L’influence des pairs est indéniable dans ce premier geste mais le jeune n’a pas conscience du mécanisme qui s’installe. Plus de 90 % des adolescents qui fument 3 à 4 cigarettes par jour risquent de se retrouver pris au piège d’une dépendance. Celle-ci peut les conduire à fumer régulièrement, souvent pendant 30 ou 40 ans.

Développer les aptitudes individuelles des jeunes

  • De façon continue, il est nécessaire d’informer et de sensibiliser les jeunes sur  le tabac et ses produits dérivés/associés avec les  données les plus récentes et pertinentes. Une information neutre, objective et pragmatique permet aux jeunes de poser des choix éclairés pour prendre soin  de leur santé. Il ne s’agit ni d’encourager, ni de décourager l’usage mais d’être dans une approche non-moralisatrice.
  • De nouveaux produits et modes de consommation sont apparus ces dernières années (vape, puffs…). Bien que ces nouvelles tendances peuvent être des produits de réduction des risques pour les actuels fumeurs, ils constituent également une porte d’entrée pour les jeunes à devenir dépendant à la nicotine.
  • L’industrie du tabac a constamment besoin de renouveler sa clientèle pour vendre ses produits, dans la mesure où certains fumeurs arrêtent de fumer ou décèdent. Les cigarettiers visent principalement les jeunes avec des stratégies de marketing. En effet, une publication de leurs documents internes a révélé qu’ils étudient les comportements des adolescents pour mieux les cibler. Ils utilisent les réseaux sociaux ainsi que les productions audiovisuelles (séries, films…) afin de les influencer.

Les chiffres importants à retenir

Sources : chiffres enquête SIPES 2018 et Sciensano 2018

Il reste de fortes inégalités sociales en matière d’habitudes tabagiques. Les personnes les plus éduquées (diplômées de l’enseignement supérieur) ont de meilleurs résultats pour tous les indicateurs examinés. C’est vrai également pour les jeunes (15-24 ans) qui sont issus des ménages avec le plus haut niveau d’éducation.

La prévention du tabagisme auprès des jeunes

Faire de la prévention c’est développer les compétences des jeunes, leur pouvoir d’agir et leurs aptitudes collectives.  Leur participation renforce leurs motivations à adopter de modes de vie favorables à la santé. Cette stratégie permet le développement d’aptitudes personnelles et de responsabilités collectives pour qu’ils deviennent des citoyens actifs au sein de la société.

Il est important de construire avec eux, des solutions adaptées à leurs besoins et aux difficultés rencontrées autour du tabagisme, dans leur milieu de vie (scolaire, extrascolaire, sportif, mouvement de jeunesse). En agissant ainsi, on s’assure de prendre en compte leurs codes culturels et leurs représentations, qui peuvent fort varier d’un groupe ou d’un milieu de vie à l’autre. Dès lors, ils pourront s’impliquer dans la vie collective qui les concerne pour davantage s’approprier le sens des actions mises en œuvre.

Bien qu’il soit nécessaire d’imposer des règles dans les différents milieux de vie, il est parfois souhaitable de s’éloigner d’une approche paternaliste, infantilisante et  de réussir à inclure et à impliquer les jeunes dans les décisions qui les concernent. Par exemple, aborder avec eux l’interdiction de fumer au sein de l’école et ses abords ou travailler les règles de vie au sein d’un mouvement de jeunesse concernant la consommation de tabac. Il est également possible d’impliquer les jeunes dans des groupes de travail, la co-animation de stands lors de parcours ou d’ateliers, un travail sur le Règlement d’Ordre Intérieur (ROI), la co-création d’outils ludiques et de matériel de sensibilisation (affiches, slam/rap, vidéos, micro-trottoir…), etc. 

Découvrez en audio une présentation de la formation « Tous acteurs de prévention » – avec les voix de Marie Housiaux et de Franck Struyve, chargés de projets au Service Prévention Tabac du FARES asbl

Comment aborder le tabagisme avec les jeunes ?

  • Permettre aux jeunes d’identifier les risques sociaux, de santé physique et mentale associés aux différents types de consommation ;
  • susciter une prise du recul par rapport aux motivations associées à la consommation ;
  • augmenter leur capacité de réagir positivement face aux situations problématiques comme les difficultés scolaires, familiales, stress, insomnies ;
  • stimuler leur réflexion par rapport à leurs propres représentations, croyances, attitudes, valeurs… ;
  • aiguiser leur esprit critique face à l’influence sociale et les manipulations des médias (particulièrement celles de l’industrie du tabac) ;
  • exercer leur capacité à s’exprimer de manière assertive et à écouter l’expression des autres ;
  • renforcer leurs aptitudes à reconnaître et accepter la pluralité des points de vue ;
  • développer leur créativité, particulièrement dans l’activité portant sur la réalisation d’affiches et l’improvisation de scénettes ;
  • renforcer la connaissance et les liens des jeunes avec les réseaux d’aide disponibles dans leurs différents milieux.

Des stratégies à renforcer

Construire avec eux toutes les activités de prévention, en partant de leurs intérêts, de leurs connaissances et de leurs questions. Par exemple, réaliser une enquête au préalable, élaborer et évaluer les projets avec eux…

C’est la condition qui permet la réalisation d’une réflexion entre les jeunes et avec les professionnels qui les côtoient.

Ces aptitudes, telles que la résistance à l’influence sociale, les compétences en communication interpersonnelle, la gestion du stress, le regard critique vis-à-vis des médias, agissent comme facteurs de protection face aux assuétudes.

Par exemple, débattre sur les motivations à fumer ou à ne pas fumer ou encore favoriser des recherches et des discussions sur les intérêts économiques derrière le tabac.

Tels que la prévention d’autres assuétudes (alcool, cannabis, …), d’autres thèmes de santé (alimentation, exercice physique, …) ou des projets d’amélioration de l’environnement (des espaces de loisir, le climat de communication interpersonnelle…)

Avec des professionnel.le.s de l’école, avec les Centres PMS, les Services PSE, ainsi qu’avec des maisons de jeunes, des services d’aide en milieu ouvert (AMO), des associations en prévention et les Centres Locaux de Promotion de la Santé qui peuvent appuyer la mise en place de ces stratégies.

Image Addikt'akwa - (Les Scouts)

Que disent les jeunes sur la prévention ?
- « La prévention faite par les adultes est stigmatisante, moralisatrice »
- « Ils ne savent pas parler aux jeunes, nous on sait mieux le faire, parce qu’on connaît les questions des jeunes »
- « Les affiches de prévention sont trop nulles et les documents sont trop remplis ou écrits en tout petit, ce n’est pas adapté »
- « Qu’est-ce que les adultes savent des jeunes ? Et puis on ne passe pas tout notre temps à boire, fumer, faire l’amour... »

Pistes pour s'informer

Références

Sources :
Publications du FARES et références listées ci-dessus

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