Le tabac et ses modes de consommations

Je m’informeLe tabac en Belgique

Il y a environ 2 000 ans, le tabac était déjà une plante cultivée par les amérindiens. A la base, les indiens d’Amérique l’utilisaient au sein de rituels et pour les guérisons. Elle est arrivée en Europe au 16ème siècle. Le tabac a ensuite été manipulé par les industries afin d’augmenter la dépendance et de rendre plus agréable sa consommation. Le tabac est une drogue et a donc des effets psychotropes. La nicotine qu’il contient agit sur le cerveau au niveau du système nerveux central, et donc rend dépendantLe tabac se consomme de différentes manières selon les cultures, les modes de vie, les normes,

Quelles sont les façons de consommer du tabac ?

  • Les cigarettes industrielles (en paquet), roulées, en tube contiennent du tabac haché enrobé de papier en fibres végétales. Elles se fument de la même façon mais leur teneur en produits nocifs varie. Le tabac des cigarettes roulées et tubées, tassé de manière irrégulière, se consume moins bien et produit de ce fait plus de toxiques. Le filtre, s’il est présent, retient une partie du goudron et des plus grosses particules toxiques.
  • Les cigares sont faits de tabac haché enveloppé dans une feuille de tabac ou de couches de feuilles de tabac enroulées en spirale. Fumer un cigare équivaut environ à fumer 4 cigarettes.
  • La pipe est un objet servant principalement à fumer le tabac mais aussi d’autres substances comme le cannabis.
  • La chicha est une pipe à eau permettant de fumer du tabac mélangé à une mélasse (mélange de miel et de fruits ou arômes fruités) et chauffé au charbon de bois. La quantité de monoxyde de carbone inhalée durant une session de chicha d’environ 45 min équivaut plus ou moins à celle de 2 paquets de cigarettes.
  • L’IQOS (I-Quit-Ordinary-Smoking) est un système électronique qui chauffe des sticks de tabac sans les brûler, dans le but d’éviter la production des goudrons et du monoxyde de carbone. Même si aucune preuve n’a été démontrée sur la diminution de la nocivité pour les poumons et le système immunitaire.
  • Le joint est un mélange de tabac et de cannabis ou CBD. Les effets psychotropes du joint varient en fonction du type de plantes de cannabis. En termes de toxicité, la fumée d’un joint a un taux plus élevé de monoxyde de carbone et de goudron. Un joint = ±7 cigarettes.
  • Le snus est une poudre de tabac humide qui est utilisée comme du tabac à chiquer. Consommer du snus expose à des risques de dépendance, d’accidents cardio-vasculaires et de certains cancers. Par contre, n’étant pas brûlé, il n’expose pas le consommateur à des émissions de monoxyde de carbone.
  • Autres produits du tabac : la puff jetable, les pouches de nicotine, les billes aromatisées…

Le tabac à rouler : faussement moins nocif

En plus de son côté bon marché, de fausses idées viennent alimenter le côté attractif du tabac à rouler : il serait moins toxique, plus naturel, dénué d’additifs… Tout cela est pourtant faux !

  • La cigarette roulée à la main contient 3 à 6 fois plus de nicotine, ce qui augmente la force de la dépendance
  • Lorsqu’il est brûlé, et du fait qu’il s’éteint plus vite, il produit plus de goudrons et dégage davantage de CO2 que les cigarettes industrielles. La combustion est plus chaude et entraine la pénétration des substances toxiques, dans les voies respiratoires, plus profondément et avec plus de force.
  • Le tabac à rouler est une préparation à laquelle s’ajoutent des substances toxiques destinées à éviter qu’il sèche trop vite, moisisse ou s’agglutine.
  • Le traitement du papier, utilisé pour se rouler une cigarette, le rend nocif, et ce, encore plus quand il est brûlé. Les cigarettes roulées avec du papier plus épais distillent plus de goudrons que celles roulées avec du papier fin.
  • Le filtre retient principalement les goudrons, le CO et la nicotine. L’usage d’un filtre est toujours mieux, même si les deux types de cigarettes restent tout de même néfastes.

La chicha : une consommation loin d’être inoffensive

D’autres tendances tabagiques sont apparues chez les jeunes voilà une dizaine d’années. Pratique issue du Maghreb et du Moyen-Orient, fumer la chicha ou le narguilé est une pratique courante et conviviale attribuée à un moment de détente souvent collectif. Des bars à chicha fleurissent dans les villes européennes.

La chicha est une pipe à eau au sommet de laquelle on dépose du charbon de bois qui fait brûler lentement un tabac spécifique et souvent aromatisé au fruit (le tabamel). Elle est munie de plusieurs tuyaux flexibles dont l’un est relié à un vase à moitié rempli d’eau et l’autre utilisé comme siphon à fumée. La fumée issue de la combustion est refroidie par l’eau avant d’être aspirée par le fumeur.

Plusieurs enquêtes révèlent pourtant que la population est peu informée ou s’appuie sur de fausses idées telles que : « la chicha, c’est des herbes naturelles, sans nicotine, des extraits de fruits qui ne rendent pas dépendants » ; « la fumée est filtrée et donc, on inhale des vapeurs d’eau »… Bref, la plupart ignore les effets et surtout les méfaits de la chicha pour leur santé.

Fumer la chicha n’est dès lors pas une alternative moins nuisible à la cigarette : c’est tout aussi mauvais pour la santé.

  • Une séance de chicha (45 à 60 minutes) équivaut à la consommation moyenne de 2 paquets de cigarettes en termes de volume de fumée inhalée. Une quantité importante de CO2 est produite par la combustion du charbon de bois qui s’ajoute à la fumée et au CO2 produits par la combustion du tabac lui-même.
  • Très souvent, la consommation de chicha se pratique dans des lieux clos où l’intoxication est accrue, et où le tabagisme passif est intense.
  • Le partage de l’embout d’une chicha expose à des risques de transmission de maladies comme l’herpès, certains champignons, la tuberculose….
  • Le taux de nicotine est plus faible que dans une cigarette. Ceci est compensé par la plus grande quantité de fumée inhalée (2-3 chichas = 40 cigarettes). La chicha induit donc elle aussi une dépendance physique.

Le joint

Lorsque le cannabis ou le CBD sont fumés, avec ou sans tabac, leur combustion entraine la production de goudrons et de monoxyde de carbone. C’est le cas pour toute substance brûlée. Pour le consommateur, cela augmente pour le consommateur les risques d’accident cardio-vasculaire, de troubles respiratoires et de cancers.

  • Lorsqu’on fume un joint, mieux vaut utiliser un filtre afin de limiter l’action des produits de coupe (en l’absence de connaissance sur la qualité du produit) et d’atténuer le taux de particules toxiques libérées par la combustion. 
  • Pour éviter les risques liés à la combustion (bronchite, cancer des voies respiratoires, etc.), utilisez un vaporisateur qui chauffe le produit, sans le brûler.
  • Si le CBD ou le cannabis est mélangé à du tabac, l’usager s’expose à certains effets indésirables de la nicotine : risque de dépendance, augmentation du rythme cardiaque, de la pression artérielle et rétrécissement des vaisseaux sanguins.
  • Le CBD ou le cannabis sous forme d’huile n’est pas destiné à être vapoté car cela peut provoquer de graves troubles respiratoires pouvant causer la mort.
  • Un consommateur de CBD pourrait être positif à un test de dépistage au cannabis en raison de la présence de traces de THC, après une consommation importante.

Les nouveaux produits du tabac

La puff est une cigarette électronique à usage unique proposée avec divers arômes. Sa promotion sur les réseaux sociaux cherche à séduire les adolescents. Elle ne contient pas de tabac mais peut contenir, ou non, de la nicotine, qui entraine une dépendance.

Puff
Snuss, micropouches

Les pouches, « nicopouches » ou « micro-pouches » sont des sachets de poudre de nicotine orale. Bien que moins risqués pour la santé, car sans fumée de tabac, ils restent très addictifs et sont conçus pour créer le besoin de continuer à consommer.

Pistes pour s'informer

Si vous ne souhaitez pas arrêter de fumer, soyez attentif à :

  • utiliser un filtre
  • ne pas boucher les micro-trous du filtre avec les doigts et les lèvres
  • éviter de fumer 2h avant et 2h après une séance de sport
  • fumer uniquement à l’extérieur
  • savoir qu’il y a toujours du tabagisme passif sous la hotte et par l’ouverture des fenêtres
  • consulter un gynécologue pour choisir une pilule ou une autre contraception compatible avec votre tabagisme.

Sources :

Cet article a été inspiré de différentes publications provenant du site Aide aux Fumeurs du FARES asbl, d’articles de la Mutualité Chrétienne (MC)  ainsi que de la brochure sur le cannabis de Modus Vivendi asbl.

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