Les aides médicamenteuses et substituts nicotiniques
Les aides pour arrêter de fumer : trouvez la solution qui vous convient
Il y a autant de façons d’arrêter de fumer que de personnes qui essaient. Mais une chose est sûre : il est très difficile de s’en sortir seul·e. Avec un accompagnement médical, les chances de réussite sont bien meilleures. On estime que le taux de réussite est multiplié par 3 à 4 lorsqu’une aide médicale est utilisée.
Cet article vous propose un tour d’horizon des principaux outils disponibles : les substituts nicotiniques, les médicaments sur ordonnance, et la cigarette électronique.
Les substituts nicotiniques
Les traitements nicotiniques de substitution (TNS) apportent à votre corps une dose contrôlée de nicotine, sans les substances toxiques présentes dans la fumée de cigarette. Leur rôle est de soulager les symptômes de manque (irritabilité, troubles du sommeil, difficulté de concentration, envie de fumer…), et d’augmenter vos chances de réussite. En effet, avec ces substituts, les chances d’arrêter durablement sont 50 à 70 % plus élevées.
Que vous arrêtiez d’un coup ou petit à petit, les substituts nicotiniques peuvent vous aider. Ils sont sûrs même pour les personnes enceintes ou ayant des soucis cardiaques, à condition d’être bien suivis. L’idéal est de se faire accompagner par un professionnel de santé comme un tabacologue, un médecin ou un pharmacien afin d’ajuster au mieux les doses et d’optimiser les chances de réussite.
Voici les différentes formes disponibles :
🩹 Les patchs
- Diffusent lentement de la nicotine pendant 16 à 24h.
- Très simples à utiliser : un patch par jour.
- Efficaces pour supprimer les envies de fumer continues.
- Inconvénient : un léger délai d’action et parfois des irritations cutanées.
🍬 Les gommes à mâcher
- Agissent rapidement sur les envies ponctuelles.
- Pratiques pour remplacer le geste de fumer.
- À mâcher lentement, sinon risque de brûlure d’estomac ou hoquet.
💊 Pastilles, comprimés à sucer ou sublinguaux
- Discrets, pratiques dans la vie sociale.
- Efficaces si on les laisse fondre lentement sans croquer.
- Attention aux brûlures d’estomac en cas d’absorption trop rapide.
💨 L’inhaleur
- Reproduit le geste de fumer, sans combustion.
- Peut être apaisant dans certaines habitudes (pause, conduite…).
- Ne calme pas les envies très fortes.
💨 Le spray buccal
- Action très rapide.
- Parfait pour les envies soudaines.
- Peut provoquer un hoquet s’il est mal utilisé.
Bon à savoir : l’association d’un patch (effet de fond) avec une forme orale (effet ponctuel) est souvent plus efficace qu’un seul produit.
Substituts nicotiniques vs produits oraux du tabac : ne pas confondre
Les snus et les pouches (ou sachets) de nicotine ne sont pas des aides à l’arrêt. Bien qu’ils ne se fument pas, ils contiennent des taux très élevés de nicotine, présentent des risques pour la santé (irritations, cancers, surdosage, dépendance…) et n’ont aucun rôle reconnu dans le sevrage tabagique. En Belgique, leur vente est d’ailleurs interdite.
La cigarette électronique comme moyen d’aide à l’arrêt du tabac
La cigarette électronique peut être utilisée comme un outil pour arrêter de fumer, à condition d’être bien encadrée. Elle aide certains fumeurs à gérer le manque de nicotine et les gestes associés à la cigarette.
Pour qu’elle soit efficace, il est important de choisir un matériel adapté à ses besoins, notamment en ce qui concerne le dosage en nicotine et le type de liquide. Une erreur fréquente consiste à réduire trop rapidement le dosage en nicotine, ce qui peut entraîner un inconfort et augmenter le risque de rechute. Car l’objectif reste de se libérer du tabac, mais aussi de ne pas s’installer durablement dans une consommation mixte de cigarette et de cigarette électronique, qui présente des risques et freine souvent l’arrêt.
Si on utilise la cigarette électronique pour arrêter de fumer, il est vivement conseillé d’être accompagné par un professionnel de santé — tabacologue, médecin ou pharmacien formé — pour choisir le bon matériel, ajuster les dosages et construire une stratégie adaptée à votre profil. La cigarette électronique peut être un outil utile, mais elle n’a pas fait ses preuves chez tous les fumeurs, et son efficacité dépend étroitement de la manière dont elle est utilisée.
Les médicaments sur ordonnance
En complément ou en alternative aux substituts nicotiniques, il existe des médicaments non nicotiniques, prescrits par un·e professionnel·le de santé.
Le bupropion (Zyban®)
- Médicament initialement utilisé contre la dépression.
- Peut réduire les symptômes de manque.
- Effets secondaires possibles : insomnie, maux de tête, troubles de l’humeur.
- Nécessite un suivi médical strict.
- Remboursé sous certaines conditions (plus de 35 ans et pathologies respiratoires, comme la BPCO).
⚠️ Attention : Ces traitements ne conviennent pas à tout le monde.
Être accompagné·e, c’est multiplier ses chances de réussite
Que vous choisissiez des patchs, un spray, des médicaments ou une e-cigarette, aucune solution n’est miracle à elle seule. Le plus important est d’être bien accompagné·e : par un·e médecin, un·e tabacologue, un·e pharmacien·ne ou un centre d’aide spécialisé. Iels vous aideront à choisir le bon traitement, à adapter les doses, à tenir dans la durée, et à ne pas rester seul·e face aux difficultés.
Besoin d’un coup de pouce ? Consultez un professionnel de santé et trouvez l’accompagnement qui vous convient pour un nouveau souffle sans tabac.
Pour aller plus loin
- En atténuant les symptômes de manque et les besoins urgents de fumer, ces produits doublent vos chances de succès. De nombreuses études scientifiques ont démontré leur efficacité.
- Les utiliser à dose suffisante pendant toute la période recommandée, c’est-à-dire de 8 à 12 semaines.
- Pour une meilleure efficacité, il est préconisé d’associer les TNS à un accompagnement psychologique.
- Les patchs permettent d’obtenir une délivrance de la nicotine relativement constante au cours de la journée.
- Les formes orales permettent de gérer les envies ponctuelles de fumer.
- La combinaison d’un patch avec des formes orales est plus efficace qu’une forme unique de TNS. Elle permet une meilleure adaptation du traitement de substitution.
- Les TNS doivent être utilisés à dose suffisante et sur une durée suffisamment prolongée d’au minimum trois mois.
- Découvrir notre dépliant aide aux fumeurs
- Lire nos articles