Mythes et fausses croyances autour de l’arrêt du tabac
En ce qui concerne la toxicité du tabac, les idées reçues et fausses sont légion. Par exemple, certains fumeurs pensent à tort que la pipe, le tabac à rouler ou le tabac à chiquer sont beaucoup moins dangereux que les cigarettes. Tout cela est faux : quelle que soit sa forme de consommation, le tabac augmente les risques de problèmes de santé.
Est-ce que les cigarettes "light" sont moins nocives ?
Non !
Les appellations « light », voire « extra-light » sont maintenant interdites car mensongères. Ce terme est même trompeur. De fait, l’effet light repose essentiellement sur la présence de petits trous au niveau du filtre, qui permettent de diluer la fumée. Dès lors, les fumeurs risquent de fumer plus et/ou d’inhaler plus profondément, ou encore de comprimer les petits trous des filtres pour obtenir leur dose habituelle de nicotine.
De plus, après la mise sur le marché de ce type de cigarettes, on a vu apparaitre d’autres types de cancers dans les voies de l’appareil respiratoire plus excentrées.
Il n’y a donc pas moins de nocivité à fumer ce type de cigarettes.
Est-ce que les additifs sont inoffensifs ?
Non !
Les additifs sont particulièrement toxiques et peuvent avoir un effet pervers.
Par exemple :
- Les additifs à base d’ammoniac augmentent plus encore la dépendance à la nicotine.
- Les arômes de chocolat améliorent le goût des cigarettes. Ils dilatent les voies respiratoires pour favoriser la pénétration de la fumée.
- Le menthol est utilisé pour calmer les irritations de la gorge dues à la fumée.
Il existe même des additifs dont le rôle est de masquer l’odeur et la visibilité de la fumée ambiante… mais qui intoxiquent fumeurs et non fumeurs.
Est-ce que les cigarettes mentholées sont moins nocives ?
Non !
Les cigarettes au menthol ne peuvent d’ailleurs plus être vendues depuis le 20 mai 2020. En effet, afin de contrer l’augmentation de la cigarette chez les jeunes, une directive interdit tous les arômes destinés à rendre les produits de tabac (cigarette ou tabac à rouler) plus attractifs. Les exhausteurs de goût sont autorisés dans les cigarettes électroniques, mais leur teneur en nicotine est limitée.
Sous leurs faux airs de fraicheur, les cigarettes « menthols » sont en fait plus dangereuses que les cigarettes classiques. Le menthol qui y est ajouté vise surtout à séduire les fumeurs les plus jeunes et à pousser à la consommation.
A cause de ce goût “amélioré”, le fumeur a tendance à inhaler encore plus fort, ce qui permet aux substances chimiques de pénétrer plus profondément dans les poumons. Conséquence : le risque de cancers situés plus profondément dans les poumons augmente !
Est-ce que le tabac à rouler et les cigarillos sont moins toxiques ?
Non !
Beaucoup d’idées fausses circulent également sur le tabac à rouler. Certains fumeurs le consomment, non seulement parce qu’il est moins cher, mais aussi parce qu’ils le considèrent comme plus « naturel ». Même s’il est moins cher, le tabac à rouler est bien plus nocif. Il existe même des emballages avec la mention « BIO», or le tabac cultivé sous cette forme contient naturellement des produits toxiques.
Au point de vue de la toxicité, chaque cigarette roulée équivaut à plusieurs cigarettes. Cela concerne également les joints de cannabis roulés avec du tabac. En effet, la combustion du tabac des cigarettes à rouler, des cigares, ou cigarillos produit davantage de goudrons cancérigènes. Et, malgré les idées reçues, leur concentration en nicotine est plus importante.
Le tabac à rouler est une préparation spécifique comportant au même titre que les cigarettes classiques beaucoup de produits chimiques, auxquels s’ajoutent des substances toxiques destinées à éviter que le tabac ne sèche trop vite, ne moisisse ou ne s’agglutine. La combustion des cigarettes roulées est plus chaude. Ceci a pour conséquence une pénétration des substances toxiques dans les voies respiratoires avec plus de force et plus profondément. En outre, les cigarettes roulées s’éteignant plus vite, il y a de ce fait davantage de combustion incomplète.
Est-ce que la chicha est seulement de la vapeur parfumée ?
Non !
Chicha ou narguilé, c’est la grande tendance en ce moment et elle rencontre un succès auprès des jeunes. Mais peu savent qu’elle est en fait très toxique.
Qu’y a-t-il dans cette pipe à eau si conviviale? Un mélange d’environ 30% de tabac, 70% de mélasse, additionné de miel et de pulpe de fruits. Le tout est chauffé par du charbon, puis la fumée passe dans de l’eau avant d’être aspirée.
Beaucoup pensent qu’une fumée filtrée par l’eau devient moins nocive. Malheureusement, ce n’est pas le cas: rien n’empêche la nicotine et les goudrons de passer.
Consulter la brochure « La chicha » du FARES.
Est-ce que le tabac sans fumée est sans danger ?
Non !
On appelle « tabac sans fumée » les tabacs à chiquer et à priser. Bien sûr, ils ne se fument pas, mais ils ne sont pas pour autant sans danger.
Le tabac à chiquer (chew) se présente sous formes de feuilles pressées. Fréquemment aromatisé à la cannelle, à la réglisse ou à la menthe, il passerait presque pour un vulgaire chewing gum, avec son goût sucré.
Quant au tabac à priser, c’est une fine poudre vendue dans de petits sachets. Il est fait pour être reniflé (snuff) mais il est rarement consommé comme tel. Également aromatisé, on l’utilise plus souvent sous forme de chique.
Leurs consommateurs présentent des problèmes au niveau de la bouche, notamment des tâches irrémédiables sur les dents. Outre l’aspect esthétique, les conséquences pour la santé sont réelles : les gencives peuvent finir par se rétracter jusqu’à l’os et les risques de cancers de la bouche sont élevés.
De plus, aussi bien sous forme de feuilles que de poudre, ces formes de consommation du tabac, sans fumée, contiennent de la nicotine.
Est-ce que fumer du cannabis est sans danger ?
Non !
Si le but des fumeurs de cannabis est d’accéder à un bien-être, qui va de l’euphorie à la somnolence, il existe des dangers réels à sa consommation.
D’abord, la consommation régulière de cannabis représente les mêmes risques que celle du tabac puisqu’il est mélangé à ce dernier et qu’il y a une combustion.
Mais consommer du cannabis comporte également des risques d’ordre psychologique.
Le principe actif du cannabis est le THC (ou tétrahydrocannabinol). Il entraîne une libération de dopamine dans le cerveau, ce qui explique ses nombreux effets psychiques. A l’excès, il peut amener à faire un « bad trip », c’est-à-dire un malaise pouvant être intense, mais, heureusement, ponctuel. Cependant, fumer du cannabis régulièrement et en grande quantité peut avoir des effets plus importants. Par exemple, aggraver certains troubles comme l’anxiété ou la dépression, ou causer des problèmes psychiques plus intenses chez les personnes « borderline ».
Pour les consommateurs qui souhaitent arrêter le tabac mais continuer le cannabis, il existe d’autres modes de consommation, notamment l’utilisation de vaporisateur. Ce mode d’utilisation représente une réduction des risques car il n’y a pas de combustion et donc pas de production de goudrons et monoxyde de carbone. Néanmoins, il faut faire attention au produit utilisé. L’huile au THC ou au CBD est tout à fait déconseillée pour le vapotage. En effet, utiliser une huile dans l’e-cigarette peut entraîner de gros problèmes pulmonaires pouvant entraîner la mort. Les produits classiques pour e-cigarettene contiennent pas de composant huileux mais uniquement un liquide soluble dans l’eau !
Pour les personnes qui souhaitent arrêter les 2 produits, il est recommandé d’arrêter le cannabis avant d’arrêter le tabac et ensuite de s’occuper de ce dernier. Chez certains consommateurs, cela ne sera pas facile et un suivi spécifique est souvent précieux.
Sources :
- Article « Idées fausses concernant le tabac » proposé par Tabacstop
- Articles sur l’addiction de la Mutualité Chrétienne (MC).